03/12/2012
Le Louvre-Lens
Le Louvre-Lens a pour objectif de revitaliser le bassin minier, territoire durement touché par les crises économiques successives. L’exemple du Guggenheim de Bilbao a souvent été pris en exemple pour justifier ce choix fait en 2004. Plus de 500 000 visiteurs y sont désormais attendus chaque année. Si beaucoup de choses ont été dites sur le contenu du musée, nous allons nous pencher sur son contenant. Les nombreux articles relatant l’inauguration du Louvre-Lens oublient souvent de citer les architectes qui l’ont bâtis : l’agence SANAA des architectes japonais Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, lauréats du Prix Pritzker 2010. Pour ce projet, ils ont fait équipe avec les new-yorkais de Imrey Culbert Architects, spécialisés en conception de musées et de galeries d’art, et avec l’architecte-paysagiste française Catherine Mosbach.
Le Louvre-Lens a pris place sur le site du carreau de la fosse n°9 (Théodore Barrois) à proximité de nombreuses infrastructures de transport : autoroutes A1, A21 et A26 ; et la gare de Lens, qui sera desservie par le TGV.Cette accessibilité facilitée pour les visiteurs devraient les attirer en nombre. La transparence a été la notion clé du Louvre-Lens pour SANAA car elle va attiser la curiosité des gens de l’extérieur pouvant voir ce qu’il se passe à l’intérieur, mais aussi pour ceux de l’intérieur qui profiteront de la nature entourant le musée. Le site est légèrement surélevé dans la ville et cerné par une lisière arborée, d’où l’importance pour l’équipe de fondre le musée dans son environnement afin de ne pas l’imposer visuellement. Le bâtiment s’intègre dans une sorte de clairière, « une île verte au milieu de la ville » selon Louis-Antoine Grego, désigné chef de projet par SANAA. Le musée s’organise en cinq volumes suivant les courbes naturelles du site. Les pavillons sont incurvés pour concorder avec le paysage. Comme l’explique Louis-Antoine Grego : « les murs sont légèrement courbés et les toitures, en écho à la pente du site, légèrement inclinées ».Un hall d’accueil de 4000m², entièrement vitré, donne sur la galerie du temps (3000m²) et sur une salle réservée aux expositions temporaires (2000m²), dont les matériaux extérieurs utilisés sont en aluminium anodisé pour créer un jeu de réflexions sur le paysage de par leurs courbures. Le toit de la galerie est entièrement vitré avec une série de lamelles inclinées apportant une luminosité naturelle maximale. Aucun couloir ne relie les bâtiments afin de donner de la continuité entre chaque espace pourtant fractionné pour donner une logique à la visite. Les pavillons sont reliés entre eux par leurs angles. Louis-Antoine Grego nous explique ce choix par le fait que l’absence de vocabulaire architectural permet de se concentrer sur les œuvres.
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