25/01/2010
Usines de Navarre d'Evreux / TF1 infos Jt 13h 19/09/08
émission "CHIC" @ Arte
émission ARTE - "CHIC”
à noter Le Lieu Unique @ Nantes, architecte Patrick Bouchain, 2ème minute de la vidéo
vidéos généralistes
Clip de présentation, 20 ans après la chute du mur de Berlin, Emmanuel LECLERE et Jean-Francois FERNANDEZ dans 10 pays de l'ex-bloc de l'Est.
Rencontre d'anciens salariés qui ont été confrontés à la crise économique provoquée par l'ouverture de l'économie à l'Ouest.
www.good-bye-lenine-la-rouille-en-plus.eu
Musique gracieusement mise à disposition par le groupe Allemand de musique electro SANKT OTTEN
PANTIN : LA FIN LA MANUFACTURE DES TABACS
Actualités régionales Ile de France - 14/02/1992 - 02min17s
L'ancienne manufacture des tabacs de Pantin vient d'être détruite par implosion, 10 ans après sa fermeture. Historique de la manufacture à l'aide de photos. Michel FRESLON, ajusteur Seita, se souvient de la fermeture et des 19 mois de grève. Des films comme "Delicatessen" ou "Nikita" y ont planté leur décor et des artistes y ont loué leurs ateliers. Un seul bâtiment de brique rouge sera préservé et des bureaux doivent être implantés.
PRODUCTION
producteur ou co-producteur:
France Régions 3 Paris
GÉNÉRIQUE
journaliste:
Joudi, Abdel ; Cotterlaz, Annick
présentateur:
Manzagol, Pascale
source INA: http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme...
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Lyon
ALAIN GUILHOT : Manufacture des Tabacs
envoyé par SIELSATISRADIO. - Regardez plus de courts métrages.
scénographie lumineuse, Lyon
Alain Guilhot est le grand pionnier de la lumière architecturale.
Plus de 30 ans de savoir-faire avec plus de 270 mises en lumière réalisées dans le monde entier.
Il sera présent sur le Siel-Satis-Radio lors d’une conférence exceptionnelle le jeudi 22 octobre.
Plus d’infos sur http://www.siel-satis.com/site/FR/Programme,C582,I759.htm
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Nancy
entrevue avec Jennifer Dodge, responsable du public étudiant de la manufacture, Centre Dramatique National à Nancy
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Aurillac
A l'occasion de son inauguration, visite dansée de la Manufacture, école de danse de Vendetta Mathea à Aurillac (15).
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idem
11/01/2010
recherche prospective
Le 104 à Paris en 2008: Un projet de transversalité artistique et sociale ?
par Elsa Gobert
Université Paris III - Master 1
Traductions: Original: fr
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"Reconversion" - Article de Paul Smith
Introduction au dossier thématique présenté par la revue L’Archéologie Industrielle en France
n° 49, Décembre 2006
Avec le dossier thématique de ce numéro, l’AIF revient sur une question d’actualité, déjà débattue au colloque du CILAC au Creusot en 2004, et, bien avant, à celui de Trégastel en 1994. Cette question nous semble constituer l’un des trois grands enjeux du patrimoine industriel en cette première décennie du XXIe siècle. Le premier de ces enjeux demeure la poursuite, sur les plans national et régional, de l’effort méthodique d’accumulation de connaissances sur ce patrimoine, l’approfondissement de ces connaissances et leur partage avec un public aussi large que possible, celui en particulier des décideurs au sein des collectivités territoriales. Un aspect essentiel de cet impératif : l’enseignement autour du patrimoine de l’industrie et la formation à ses métiers, et à ses plaisirs, de nouvelles cohortes de chercheurs et de spécialistes. Le deuxième enjeu concerne l’étude plus particulière et la sauvegarde raisonnée du patrimoine des industries du XXe siècle, un patrimoine sans doute moins aisément apprécié que celui des siècles antérieurs, et, par la nature même de ses formes construites – on pense aux silos, aux hauts fourneaux, aux gazomètres, aux tours à plomb ou de trempe, aux lavoirs de charbon, aux grandes grues portuaires, aux usines chimiques et aux raffineries…–, d’une conservation et d’une « réinsertion » économique moins évidentes. Le troisième enjeu est donc celui de la réutilisation du patrimoine industriel, l’invention, pour les anciens sites et bâtiments de production, de nouveaux usages qui ne gommeraient pas leur histoire, n’occulteraient pas leurs valeurs de témoignage.
La réutilisation, le changement d’usage des bâtiments, est un phénomène qui se trouve en filigrane dans toute l’histoire de l’architecture : des temples de l’Antiquité qui deviennent des églises, des églises transformées en granges, des bâtiments conventuels qui accueillent des filatures et autres manufactures, des hôtels particuliers mués en ministères ou musées, des moulins transformés en résidences ou restaurants, des écuries en garages, des carrières investies par des champignonnières… Depuis la fin des années 1970, toutefois, depuis l’émergence en France d’une nouvelle sensibilité portée par l’archéologie industrielle, cette démarche de réutilisation, consciente et raisonnée, est devenue l’un des principaux moyens trouvés pour préserver le patrimoine bâti de l’industrie et pour le mettre en valeur. Bien souvent d’ailleurs c’est l’unique moyen : les alternatives – la création d’un énième musée ou la pérennisation en l’état d’un monument historique « pur », sans autre raison d’être que celle d’être un monument, une attraction éventuelle pour touristes – ne sont que rarement envisageables. Depuis quelque temps, au-delà de la simple sauvegarde des bâtiments et de la mémoire – des mémoires – qu’ils peuvent incarner et transmettre, cette démarche s’est parée aussi de nouvelles vertus sous l’enseigne du développement durable. En effet, ne serait-ce qu’en termes d’économies globales d’énergie, la conservation d’un bâtiment et son recyclage pour accueillir de nouvelles fonctions est plus sensée que la démolition et la construction neuve, une médecine douce en quelque sorte, pour reprendre l’idée de Philippe Robert, opposée à la chirurgie radicale. Plus largement encore, la reconversion a dorénavant fait ses preuves comme un levier puissant dans la revitalisation de quartiers et de territoires entiers, voire dans le renouvellement d’images identitaires de villes entières. C’est ce que les Anglais appellent, succinctement, « conservation-led regeneration », la requalification urbaine induite par la conservation du patrimoine.
Depuis trente ans donc, la reconversion des bâtiments industriels est devenue monnaie courante dans tous les pays de vieille industrialisation et même dans certains pays d’industrialisation plus récente. À Taiwan, par exemple, on envisage la réutilisation à des fins culturelles d’une ancienne usine à cigarettes des années 1930, ruine envahie par une végétation tropicale et enkystée dans l’étonnant paysage à gratte-ciel de la capitale Taipei. Du Japon et de la Corée du Sud viennent des missions officielles pour scruter les pratiques européennes en matière de reconversion, pour en identifier les meilleures et pour s’en inspirer. En Europe, en effet, allant de pair avec un rejet plus général des rénovations urbaines au bulldozer caractéristiques des Trente glorieuses, des bâtiments industriels se sont vus transformés un peu partout, accueillant une grande variété d’usages contemporains : logements sociaux, lofts à bobos, locaux d’enseignement, bureaux, lieux de création artistique ou théâtrale, studios de cinéma, bibliothèques, ateliers-logements, pépinières d’entreprises assistées par ordinateur… Signe de notre époque – où, en sortant de leur école, les architectes, s’ils parviennent à construire, auront bien plus d’occasions de créer dans l’existant que de dessiner du neuf sur un terrain vierge –, les divas de l’architecture internationale ne négligent point ce type de commande : voir Piano à Lingotto (après Montrouge), Herzog et de Meuron à Londres, Borel et Ricciotti à Paris… Dans le même mouvement, les premiers spécialistes français de la reconversion de bâtiments industriels, Philippe Robert et Bernard Reichen, accèdent au statut de vedettes internationales.
Mais, pour les amis du patrimoine industriel, les produits finis de ces transformations ne sont pas toujours satisfaisants et les laissent souvent sur leur faim. C’est parfois un programme inapproprié ou trop dense, entraînant la recomposition et le remplissage de volumes exceptionnels et se résumant, en fin de compte, à de simples exercices de façadisme ou d’« enveloppisme ». C’est parfois des connaissances préalables par trop lacunaires, laissant disparaître des éléments porteurs de sens, éliminant des détails qui auraient pu étayer la restitution d’une histoire sociale ou technique. C’est parfois une absence de modestie de la part des maîtres d’œuvre, trop soucieux de laisser l’empreinte, définitive et irréversible, de notre propre époque et de leur propre passage. Et, sauf exception, une fois le bâtiment converti rendu à ses nouveaux usagers et occupants, c’est l’absence, sur place, de tout élément d’interprétation du passé des lieux, de toute tentative d’informer historiquement les regards. Pour toute reconversion d’un lieu industriel (ou autre), on plaiderait volontiers ici pour un 1% patrimonial, à l’instar du même pourcentage consacré à la commande d’œuvres d’art dans les constructions publiques nouvelles.
Ce thème de la reconversion est donc d’une certaine actualité, non seulement à Paris, où certains édifices « adoptés » par la revue – les Grands Moulins de Paris, l’usine d’air comprimé de la Sudac – sont sur le point d’être livrés à leurs nouvelles populations estudiantines, mais aussi à Belfort où l’Université de Technologie a récemment organisé une journée d’études sur le patrimoine industriel en tant que vecteur de reconquête économique. Enfin, parmi d’autres objectifs, le récent projet européen Working Heritage est parti à la recherche des bonnes pratiques dans la reconversion de bâtiments industriels et dans la requalification de leur environnement.
C’est ce même leitmotiv, l’analyse des pratiques et leur manière, plus ou moins réussie, de prendre en compte les multiples sens historiques qu’un site industriel peut receler, qui sous-tend les articles rassemblés ici : un survol tout d’abord de l’évolution de ces démarches de réutilisation dans leur première terre d’élection française entre Lille, Tourcoing et Roubaix ; trois études monographiques sur des opérations récentes ou en cours à Marseille, à Mulhouse et à Saint-Denis ; un entretien ensuite avec un promoteur particulier, créateur d’ateliers-logements dans des usines désaffectées de la banlieue parisienne, des reconversions « vernaculaires », oserait-on presque dire ; enfin, un compte rendu de la situation dans ce domaine en Grande-Bretagne par l’un de ses experts à English Heritage. S’ensuit, faute d’un impossible inventaire exhaustif des opérations réalisées en France ces dernières années, une série de notices plus courtes détaillant un certain nombre de projets dans différentes villes françaises. Relevant à la fois d’affinités des auteurs avec la revue et de lacunes dans notre propre sensibilisation, la sélection de sites examinés ici est un choix dont nous assumons la subjectivité. Deux regrets : rien, pour l’instant, sur le mouvement européen des Art Factories, ces friches souvent industrielles investies par des créateurs pour devenir des « nouveaux territoires de l’art » ; rien, non plus, sur les grands chantiers parisiens de la reconversion publique sur les rives de la Seine : l’usine Sudac en école d’architecture, les Grands Moulins de Paris en locaux universitaires, les halles Freyssinet en palais de justice ( ?). Un débat prévu autour de ces derniers projets, confrontant les vues de la revue, celles des architectes et celles de la maîtrise d’ouvrage, a été annulé au dernier moment. Nous espérons le relancer et le retranscrire pour un prochain numéro. En effet, la reconversion des bâtiments industriels reste un dossier ouvert, à revisiter...
Publié par Maya, 13.02.09
source: http://defrichage-dechiffrage.blogspot.com/2009/02/reconversion-article-de-paul-smith.html
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la culture comme vecteur de la reconversion
Bruno Boutsen
Mis en ligne le 06/11/2009
La métropole en devenir qu’est la Ruhr sera capitale culturelle de l’Europe. Ancien bassin industriel, elle a fait le pari du changement via la culture.
"Ruhr 2010" en bref et en pratique
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Usines à culture : objectif recyclage
Nombre de vieilles usines, témoins de la révolution industrielle, sont reconverties en bouillonnants centres culturels.
C’est au début des années 90 que s’est esquissée une nouvelle tendance architecturale : redonner vie à des espaces de production et de stockage, abandonnés au moment de la désindustrialisation. Résultat : aujourd’hui, un peu partout en Europe fleurissent des projets de réhabilitation de terrains vagues sur lesquels subsistent des installations industrielles à l’abandon.
PAR CLOTILDE DE GASTINES/ MARTIN SCHNEIDER
Traduction : Prune Antoine
18/01/07
suite ici: http://www.cafebabel.fr/article/19641/usines-a-culture-objectif-recyclage.html
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Friches Inductrielles: recyclage, reconversion, nouveaux usages
25.06.09
CAUE 92: http://www2.archi.fr/CAUE92/Formation/2009/friches_industrielles/Programme.pdf
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La désindustrialisation dans les pays occidentaux a permis de libérer des espaces dont les usages restent à inventer. Dans la vallée du Gier, la rencontre entre En Rue Libre et les institutionnels en charge de la question du patrimoine industriel a amené l’association à investir la friche Mavilor à Lorette, en 2007.
suite ici: http://enruelibre.org/spip.php?article87
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Des friches pour la culture ?
Christian Ruby et David Desbons
L’institution culturelle de référence est-elle en train de changer ? Alors que la période récente a vu se déployer le privilège successif des musées, à travers leur rénovation et l’ouverture de nouveaux musées, des lieux d’exposition, à travers leur transformation et l’augmentation de leur nombre, on peut s’interroger de plus en plus ouvertement sur l’impact qu’est en train d’avoir le développement des friches culturelles sur nos modèles de référence en la matière. Leur naissance fut d’abord subreptice, mais leur extension est plus remarquée. Le primat dont elles finissent par jouir auprès des médias et d’un certain public, et le souci des promoteurs des politiques publiques à leur égard, ne cessent de leur donner de l’importance. Cela ne va-t-il pas déboucher sur une inévitable réorganisation des territoires culturels ? Et sans doute sur une amplification de la signification donnée à la notion de « culture » ? Peut-être. Avant de conclure, cependant, de telle ou telle manière, faisons un tour du chantier culturel, politique, artistique et sociologique que représentent, en ce début de siècle, ces nouveaux espaces culturels qui, dans certains cas, reçoivent désormais des traitements de faveur.
suite ici: http://www.espacestemps.net/document338.html
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Vivre et travailler dans le parc : Les ambiguïtés de la "ville créative"
A Paraitre dans la revue "Mouvements" dans le cadre d ’un dossier sur la ville libérale
par Brian Holmes
Quatre plans d’eau scintillent au soleil - les bassins d’un port disparu. Des bars, des restaurants vous accueillent sur les quais ; des appartements se sont logés dans les entrepôts aux briques rouges. D’énormes grues gesticulent contre le ciel, témoins immobiles du passé. À un bout, on ouvre une université, à l’autre, on construit un musée ; une réserve écologique déploie ses espaces verts à l’horizon. Mais tout cela vacille, se défait, disparaît, comme une image qui s’en va dans les reflets de l’eau.
Des variantes de cette scène apparaissent partout, à chaque fois qu’un port industriel renaît. Hier c’était Londres, Hambourg ou Barcelone ; cette fois c’est Puerto Madero, à Buenos Aires. Le projet jouxte le centre-ville, comme pour insuffler une vie nouvelle aux vieux cafés, aux clubs de tango. À l’extrémité nord (côté musée) des gratte-ciels se lèvent : Microsoft, Sun, Bell South, IBM. Au sud (côté université) des quais restent encore vides, en attente de cette animation qui s’allumera soudain, avec l’afflux des capitaux privés. Suffit-il pour autant de parler de spéculation foncière, de paradis de consommation ? Quels sont les liens entre culture, connaissances, haute technologie et vie urbaine ? De quoi rêvait-on à Buenos Aires, quand le gouvernement municipal a décidé d’adopter ce mode de développement ?
Mise en ligne le mardi 17 mai 2005
suite ici: http://multitudes.samizdat.net/Vivre-et-travailler-dans-le-parc
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BEAU COMME UN HAUT FOURNEAU
Sur le traitement en monument des restes industriels
Jean-Louis Tornatore
Université de Metz
Sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles, Marseille
Résumé de l'article
À partir de la scène de mise en patrimoine d’une machine sidérurgique, un haut fourneau de «l’ancienne» Lorraine industrielle, cet article propose une analyse des conditions d’émergence et de stabilisation d’une catégorie patrimoniale récente, le patrimoine industriel, autrement dit du traitement en monument des restes de la seconde industrialisation. La patrimonialisation de tels restes est tout entière déterminée par l’évaluation de leur «comportement» aux différentes étapes de la «chaîne patrimoniale» – connaissance/conservation/valorisation – qui instruit le monument historique. Pour autant ce processus contribue en retour à la mise en question de ce mode de traitement et à l’invention de nouvelles stratégies culturelles.
suite ici: http://www.cairn.info/revue-l-homme-2004-2-page-79.htm
MÉLANGE DES DISCIPLINES ET DES STYLES ARTISTIQUES
Espaces en friche, culture vivante
Dans de nombreuses villes d’Europe, quadrillées par les aménageurs, de petits groupes d’individus avides d’innovation culturelle entendent échapper au formatage des industries comme des institutions. S’étant emparés des seuls espaces laissés vacants, les friches industrielles ou marchandes,...
suite ici: http://www.monde-diplomatique.fr/2001/10/RAFFIN/15668
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liens & ressources pertinents: http://monsite.wanadoo.fr/manufactures.tabacs/page7.html
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urban resources
http://www.urban-resources.net/index.html
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Persée: Entre périphérie et centralité : recomposition du quartier de la Manufacture des Tabacs /Between periphery and centrality : restructuring the Manufacture des Tabacs'district
Detroit: Reconversion Laboratory
In the Motor City are tested the social and industrial problems of a nation returning to the ways of peace.
Manuel de Diéguez
Qu'est-ce qu'un livre?
La décision salutaire de l'UNESCO du 21 octobre 2005 de soustraire le livre au statut des marchandises est d'autant plus inattendue qu'elle a été approuvée à la quasi unanimité des Etats commerçants. Cette instance reconnaît, pour la première fois, au droit international une vocation culturelle particulière, ce qui pourrait se révéler révolutionnaire, mais également conduire les démocraties marchandes du monde entier à une accélération catastrophique de l'édition de masse si elle servait seulement d'alibi juridique aux hommes d'affaires, qui verraient subitement les livres de tout acabit se changer en trésors culturels. Si l'engloutissement de la civilisation mondiale dans le naufrage des livres de valeur devait se poursuivre, quel oreiller de paresse providentiel que la promotion du livre industriel par l'UNESCO ! Mais la valorisation des écrits de qualité pourrait également jouer un rôle fécondateur si l'Occident pensant se trouvait mis au pied du mur par cet électrochoc planétaire et se voyait contraint de définir précipitamment ce qui distingue les vrais livres des produits manufacturés.
L'anthropologie socratique est une ornithologie transfrontalière appelée à méditer de toute urgence sur les pedigree respectifs des oiseaux d'or et des oiseaux empaillés. Je m'y suis essayé à partir d'une réflexion sur le procès qui s'est déroulé le 17 octobre 1927 entre les autorités portuaires de New-York et le sculpteur roumain Constantin Brancusi, qui sollicitait l'entrée en franchise d'un volatile de son invention, un " oiseau d'or ", dont l'interrogatoire d'identité s'est révélé instructif au plus haut point.
suite ici: http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/actualite/brancusi.htm
Saint-Gobain (Aisne) / Une reconversion petit bras
La Manufacture les a laissés
UNE pépite dont personne n'a jamais voulu. Une patate chaude sur le plan politique et finalement, un magistral gâchis en terme de développement économique et touristique.
L'Aisne recèle en son cœur la commune au plus fort taux de notoriété dans la région. Elle a donné son nom à ce qui est aujourd'hui devenu le leader mondial des produits de l'habitat. Le groupe Saint-Gobain (1), 209 000 employés répartis sur les cinq continents, aurait-il vu le jour sans les premières coulées de la Manufacture des glaces, en 1665 ? Personne n'ose le prétendre.
Dès lors, comment expliquer qu'un peu plus de dix ans après la fermeture définitive de l'usine, rien n'ait été entrepris pour valoriser, à hauteur de sa notoriété, ce patrimoine unique en France ?
La taule abandonnée
Saint-Gobain, 2 700 habitants, un peu plus de 3 000 au temps de sa splendeur. Développements théoriques mis à part, on y retrouve, pendant l'activité de la glacerie, ces prolongements - école, clubs et associations sportives ou musicales - qui confèrent à la cité une place majeure et une couleur sociale assez similaire à celle de Guise, plus au Nord.
Cela, à une très grosse nuance près : les municipalités qui se succéderont ne témoigneront qu'un intérêt très terre à terre pour la friche laissée sans vie.
Quand la Manufacture ferme, en 1993, Roland Renaux tient les rênes du pouvoir local. Parmi ses conseillers, des anciens de la Glacerie. Tels d'anciens prisonniers, ils répugnent à racheter leur taule.
La reconversion du site ? Le conseiller général du canton, Albert Catalifaud a bien d'autres chats à fouetter avec le démantèlement, en avril 1992, du 41e régiment d'Artillerie de La Fère.
Il faudra compter sur Saint-Gobain Développement, la filiale du groupe éponyme, pour voir accompagner l'installation dans les anciens locaux de la glacerie, de René Sellier, l'ancien instit fondateur de SEVP auto.
100 000 euros par an
Le fabricant de manèges, CPIL, et l'artiste verrier Umbdenstock suivront. Il faut dire que, depuis 1983, on avait vu venir. Un flot de sociétés pas toutes fringantes défilait dans les premiers bâtiments déjà démantelés.
Treize ans sans véritable prospective. En 2005, changement de décor. SEVP se développe dans d'autres mains et le nouveau dirigeant, Manuel Aguiar, projette de recentrer ses activités dans le Saint-Quentinois. Quatre hectares se libèrent.
C'est le moment choisi par la municipalité de Guy Paquin pour racheter les surfaces du plateau. Près de 270 000 euros - le prix d'une ordinaire demeure bourgeoise - sont injectés dans l'opération. Aujourd'hui, une dizaine d'artisans et de PME logent dans les locaux de l'ancienne glacerie. Montant du bénéfice pour la commune : environ 100 000 € par an. Dix fois moins que la taxe professionnelle payée par la Manufacture en 1992…
Guise et le Familistère jubilent. Utopia se développe. Le conseil général trépigne. Bientôt l'inauguration du Center Parcs (260 millions d'euros d'investissement).
Pendant ce temps, la commune de Saint-Gobain gère l'acquis, volontairement en solo. Elle finit par sauter sur les Pôles d'excellence rurale initiés par les ministres Bussereau et Estrosi. La Capelle et son hippodrome (9 000 000 d'euros d'investissement), la maison des services publics à Vailly-sur-Aisne (1 235 000 euros) et… la restauration de l'ancienne chapelle de la Manufacture (640 000 euros dont 65 000 à la charge de la commune), pêle-mêle, sont retenus.
Il n'en fallait pas plus pour contenter le pouvoir gobanais.
Un Routard en colère
Derrière la porte séculaire de la Manufacture, passée la chapelle (un ancien silo à soude) en cours de rénovation (2), rien que la désolation aujourd'hui. Le grand logis et le bâtiment Bel-air, vestiges du XVIIIe siècle, menacent ruines.
« Avec le port sec de Couvron, on a une vraie carte à jouer », estime, à présent, le conseiller général (et prof d'histoire-géo au collège de Coucy-le-Château), Frédéric Mathieu. « Il y a moyen de créer du logement et d'accueillir du tertiaire dans les infrastructures de l'ancienne glacerie », assure-t-il. C'est une vision.
Avril dernier. Le Guide du Routard (si on ne se trompe pas, une référence un peu nationale) sort son édition consacrée à la Picardie. Grand raout dans les locaux du restaurant Le Lautrec. Le patron, Alain Pierret, milite pour la mise en œuvre d'une vraie dynamique qui ferait de la glacerie le vecteur du renouveau de Saint-Gobain et de sa région. Il a créé une petite salle d'expo dans une arrière-salle. On y retrouve des objets jadis fabriqués par les verriers. La presse est là, régionale et nationale. Pas un représentant de la municipalité.
En 2015, on fêtera les 350 ans de la naissance de la Manufacture. Une occasion bien fragile, de changer le cours des événements.
Yves KLEIN
(1) 43,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008.
(2) Destinée à devenir une salle d'exposition ou de réception d'environ 100 m2. Investissement en 1re phase : 345 000 euros.
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